Depuis treize ans, Hassan Benhamza s’était fait passer pour mort. Après avoir été interpellé en juin 2023 au Maroc, il a finalement été jugé le mardi 21 mai et condamné à vingt ans de réclusion criminelle.

L'histoire débute le 27 mars 2011, lorsqu'une dispute éclate entre Hassan Benhamza et Medhi Ettir, deux amis, « au sujet d’un chien », révèle Le Parisien. Une bagarre s'est éclatée entre les deux jeunes, et Medhi prend le dessus. Le lendemain, Hassan Benhamza décide de prendre sa revanche. Il décide alors d'attendre Medhi devant chez lui, rue Louis Bonnet, à Belleville dans le XIe arrondissement de Paris. C'est là qu'il le frappe, puis le poignarde mortellement. « Mon frère a reçu cinq coups de couteau. Donc il avait vraiment l’intention de le tuer », explique sa sœur, Inès, treize ans après, au micro de RMC.

Quelques jours après le meurtre, Hassan Benhamza fuit vers son pays d'origine, le Maroc. En juillet 2011, un de ses proches se présente chez la police française, avec un certificat de décès, afin d'affirmer que le jeune homme s'était suicidé.

Une fausse cérémonie d'enterrement a eu lieu

Mais les autorités françaises ne sont pas dupes et comprennent rapidement que le suspect a simulé sa mort pour échapper à la justice. Grâce à des écoutes téléphoniques, ils découvrent la supercherie : la famille d'Hassan Benhamza avait en effet organisé un faux enterrement. Joseph Cohen-Sabban, avocat de la famille de la victime, explique que « les proches riaient en revenant de l’enterrement ».

« Ils ont fait un faux enterrement, un faux cercueil, une fausse tombe… Tout un stratagème. Lui, entre-temps, pendant ces 13 ans, il a fondé une petite famille. Nous aussi, on aurait voulu que notre frère fonde une famille », confie Inès.

Malgré cette découverte, l'affaire reste bloquée et Hassan Benhamza, surnommé désormais « le mort-vivant », disparaît pendant plusieurs années. Néanmoins, un mandat d'arrêt international est émis contre lui, et il est condamné en son absence à vingt-cinq ans de prison par la justice française en 2016. La famille Benhamza et son ex-copine sont, à leur tour, présentés devant le tribunal le mardi 3 janvier 2017, et écopent de peines allant de quinze mois ferme à douze mois de sursis pour faux témoignages et usage de faux.

En 2023, suite au réchauffement des relations diplomatiques entre le Maroc et la France, Hassan Benhamza est interpellé et placé en détention provisoire.  Avant sa condamnation à vingt ans de réclusion criminelle le mardi 21 mai, l'accusé fait appel et attend le jugement prévu dans un mois. Quant à la sœur de la victime, après le jugement du meurtrier de son frère, déclare au micro de RMC : « On a eu notre justice pour Medhi ».