Les Jeux olympiques à Paris, censés attirer naturellement de nombreux visiteurs dans la capitale française, suscitent des doutes chez les professionnels du secteur touristique et commercial. Ces derniers, qui s'attendaient à un taux élevé de tourisme estival en 2024, expriment déjà leurs inquiétudes concernant les arrivées internationales.
Le mois de juillet 2024 s'annonce mitigé pour l'industrie du tourisme parisien. Les visiteurs semblent préférer éviter la ville à l'approche des Jeux olympiques. Les nombreuses restrictions de circulation et la hausse des prix ont refroidi l'enthousiasme des voyageurs potentiels. Les hôtels, misant sur un taux d'occupation d'environ 85 %, ne cachent pas leur préoccupation face à cette situation.
Tourisme estival : Un recul notable des arrivées
Selon les informations relayées par le BFMTV, l'Office du tourisme de Paris prévoit une baisse de 14,8 % des arrivées internationales dans la capitale en juillet par rapport à l'année précédente. Ghislain de Richecour, président de France Tourisme, décrit un contexte difficile : « le mauvais temps, la préparation des Jeux olympiques dans les grandes villes, avec beaucoup de travaux. L'image de la destination est perturbée. Pour les internationaux, il y a un très net recul des arrivées », explique-t-il.
Ce constat d'évitement est corroboré par les données d'Air France. La compagnie aérienne nationale note un trafic inférieur à la moyenne habituelle pour la période de juin à août, tant pour les vols à destination de Paris que pour ceux au départ. « Les résidents français semblent reporter leurs vacances après la fin des Jeux olympiques ou envisager des options de voyage alternatives », précise le groupe.
Même la SNCF tire la sonnette d'alarme, confirmant que deux tiers des places de TGV restent encore disponibles, signe que les touristes, Français comme étrangers, rechignent à venir dans la capitale.
Des perspectives inquiétantes pour l’hôtellerie
Depuis le mois de mai de l'année en cours, Paris fait face à un recul préoccupant du tourisme étranger, une tendance qui s'accentue en juillet. Frank Delvau, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) d'Île-de-France, qualifie la situation du secteur de l'hôtellerie et de la restauration de « catastrophique ».
Selon lui, la capitale se vide et la circulation devient quasi impossible en raison des voies neutralisées pour les préparatifs olympiques. Le 18 juillet, la situation empirera encore avec la mise en place d'un périmètre de sécurité accessible uniquement sur présentation d'un QR code. « Même pour boire un café dans cette zone, il faudra se justifier », ajoute-t-il.
Par conséquent, le taux d'occupation des hôtels ne devrait pas dépasser 50 à 55 % pour les deux semaines à venir, alors qu'il était de 10 % plus élevé en 2023. Cependant, cette baisse de fréquentation devrait être partiellement compensée par la hausse des tarifs dans le Grand Paris, qui sont passés de 342 € pendant la période des JO contre 202 € en juillet 2023 et 208 € durant les Jeux paralympiques contre 161 € en août 2023.