À quelques jours seulement des Jeux Olympiques de Paris 2024, la Seine est enfin prête pour accueillir les épreuves de triathlon et de natation marathon. En effet, le 12 juillet dernier, la préfecture de la région Île-de-France, qui effectue régulièrement des analyses microbiologiques de l’eau du fleuve, a pu annoncer des résultats très positifs.

Après plusieurs mois de suspense, les analyses réalisées entre le 3 et le 9 juillet montrent que la qualité de l'eau de la Seine est plutôt bonne. Plus de 80 % des prélèvements se sont révélés conformes aux normes européennes. Des résultats qui représentent un atout indéniable pour la réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

1,4 milliard d'euros pour dépolluer la Seine

Selon les informations relayées par Le Monde, les fortes pluies des mois de mai et juin ont rendu la situation incertaine.  Lorsqu'il pleut, les eaux de ruissellement s'infiltrent dans les réseaux d'assainissement, entraînant des déversements d'eaux usées dans la Seine. Limiter ces rejets était l'un des principaux objectifs du plan de dépollution de la Seine et de la Marne lancé par l'État.

D'une ampleur sans précédent, à hauteur de 1.4 milliard d'euros, plusieurs ouvrages d'envergure ont été réalisés, comme le bassin d'Austerlitz à Paris. Profond de 30 mètres pour un diamètre de 50 mètres, il peut stocker 50 000 mètres cubes d'eaux usées et pluviales du réseau unitaire parisien. Cette infrastructure permet de réduire considérablement l'utilisation des déversoirs d'orage, destinés à évacuer l'excédent d'eau dans la Seine afin d'éviter la saturation des égouts.

Par ailleurs, le SIAAP (Service public de l'assainissement francilien) a construit un tunnel-collecteur de 9 km de long et de 3 mètres de diamètre entre Athis-Mons (Essonne) et l’usine d’épuration de Valenton (Val-de-Marne) pour 315 millions d'euros. Ce projet permet de retenir les eaux en amont de cette dernière quand ses capacités sont dépassées.

Paris 2024 : Tests concluants pour la baignade dans la Seine

Deux tests effectués par l'ONG Surfrider les 26 juin et 4 juillet sur le parcours olympique ont évalué les niveaux de bactéries Escherichia coli et d'entérocoques. Ces deux indicateurs bactériens utilisés pour autoriser ou non la baignade étaient conformes aux normes internationales. « À l'heure actuelle, les eaux sont propices à la baignade », a commenté Marc Valmassoni, coordinateur eau et santé chez Surfrider.

D'ailleurs, après Amélie Oudéa-Castéra qui a nagé avec succès dans la Seine le 13 juillet dernier, c'est au tour d'Anne Hidalgo, la maire de Paris, de faire quelques brasses dans le fleuve ce mercredi 17 juillet. Accompagnée de Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, du préfet d'Île-de-France Marc Guillaume, et de l'adjoint à la maire Pierre Rabadan, elle a pu apprécier la fraîcheur et la qualité de l'eau. « C'est du bonheur. L'eau est très bonne, un petit peu fraîche, mais pas tant que ça », a-t-elle confié à sa sortie du fleuve, visiblement ravie de cette expérience.

Fin février, Emmanuel Macron avait aussi assuré qu'il se baignerait dans le fleuve, sans toutefois préciser de date. Or récemment, la maire de la ville l'avait invité à participer à cet événement le 23 juin, mais le Président a dû décliner cette invitation. Selon son entourage, Macron a « d'autres priorités » cette semaine-là, en raison de la situation politique complexe que traverse actuellement le pays.

Amélie Oudéa-Castéra, interrogée par l'agence de presse, a expliqué les raisons de ce report. Malgré son envie initiale de se baigner dans le fleuve, le Chef de l'État semble donc devoir reporter ce moment de détente à une date ultérieure, ses obligations présidentielles prenant le pas sur cet engagement.