Après les évènements qui ont paralysé l'aéroport international de Nouméa, c'est désormais le secteur hospitalier qui est durement touché en Nouvelle-Calédonie. Les trois jours d'émeutes ont entraîné une série de conséquences dramatiques, mettant en péril le plan sanitaire de la région.

Alors que l'état d'urgence a été déclaré par Emmanuel Macron, les rues de Nouvelle-Calédonie se sont transformées en champ de bataille entre les manifestants et les forces de l'ordre. À ce jour, le bilan s'élève déjà à cinq morts, dont deux gendarmes.

Les hôpitaux débordés et en pénurie de ressources médicales

Des médecins sont bloqués depuis 48 heures dans les locaux du centre hospitalier territorial Gaston-Bourret. À ce sujet, la gynécologue Clothilde Dechanet a déclaré : « En termes de ressources humaines, ça commence à devenir difficile parce qu’on a tous des limites physiques ».

L'inquiétude grandit au sein de la structure hospitalière, où faute de solutions, les médecins sont contraints de rationner la nourriture, les médicaments et les poches de sang. Cela a poussé le gynécologue Florian Chay à sonner l'alerte : « On a à manger pour les soignants jusqu’à demain soir, pour les patients un peu plus. On compte les médicaments, les poches de sang, les compresses, parce que bientôt, on n’en aura plus. En ce qui concerne l’approvisionnement pour le fonctionnement de l’hôpital, c’est compliqué ».

Un médecin a témoigné sur BFMTV, affirmant qu'il a « traité principalement des blessés par balles [...] mais aussi des gens brûlés ».

Le centre hospitalier territorial Gaston-Bourret a d'ailleurs conseillé aux patients de ne pas se rendre à l'hôpital pour chercher des médicaments, et les visites familiales sont également interdites.

La fermeture du centre de don du sang aggrave la situation

La situation est encore plus préoccupante avec la fermeture du centre de don du sang, contraint de fermer ses portes pour des raisons de sécurité. Cette mesure exacerbe le déficit déjà critique en poches de sang. « Nous manquons de sang », a déclaré le haut-commissaire. « La réserve est de 90 poches et nous en consommons un grand nombre par jour. C'est très urgent », a-t-il ajouté.

Face à cette crise sanitaire sans précédent, Luis Le Franc a appelé les manifestants à ne pas s'en prendre aux structures vitales.