Après des recherches approfondies, l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a décidé d'inscrire les nitazènes, de nouveaux opioïdes de synthèse, sur la liste des stupéfiants. Ces composés, qui circulent progressivement sur le marché français, seront en effet interdits à partir du 9 juillet 2024.
Dans son communiqué publié le 8 juillet, l'ANSM a annoncé qu'elle cherchait à encadrer strictement la circulation des nitazènes en vue d'interdire leur production, leur vente et leur usage. Cette décision vise à protéger la population en limitant les risques graves pour la santé, notamment en raison de leur puissance.
« Les nitazènes sont 500 fois plus forts que la morphine »
Selon les informations relayées par le média BFMTV, les nitazènes sont environ 500 fois plus puissants que la morphine. Utilisés principalement comme antidouleur, ils présentent cependant des risques tout aussi graves, incluant des overdoses potentiellement mortelles survenant rapidement après la prise, mettant sérieusement en danger la vie des consommateurs. À noter que les symptômes d'une surdose incluent des troubles de la conscience, une dépression respiratoire et un myosis (rétrécissement de la pupille).
Ainsi, l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) a tiré la sonnette d'alarme face à cette nouvelle menace. Angela Me, une experte, a d'ailleurs établi un lien direct avec la diminution de la production d'opium en Afghanistan suite à l'interdiction de la culture du pavot par les talibans. Les consommateurs d'héroïne se tourneraient donc vers ces opioïdes de synthèse encore plus dangereux pour leur santé. Par conséquent, face à la propagation de ces substances extrêmement puissantes, principalement en provenance de Chine, les autorités sanitaires doivent redoubler de vigilance pour contenir cette nouvelle crise des opioïdes.
Ces opioïdes ont causé deux décès en France
En 2023, le réseau d'addictovigilance a identifié un premier regroupement de cas en France liés aux nitazènes. Ailleurs en Europe, notamment en Angleterre et en Europe de l'Est, plusieurs dizaines de décès ont déjà été attribués à ces nouvelles substances depuis le début de l'année. Selon la même source, la France n'est pas épargnée avec deux cas mortels signalés la même année.
L'utilisation prolongée des nitazènes comporte des risques sérieux, similaires à ceux des autres opioïdes. Les utilisateurs développent rapidement une tolérance, ce qui les amène à augmenter constamment les doses pour ressentir les mêmes effets. Une dépendance physique et psychologique s'installe également.
Afin de réduire les risques, il est fortement recommandé que les utilisateurs et leurs proches disposent de kits de naloxone, l'antidote en cas de surdose. Toutefois, il est important de noter que les doses nécessaires de naloxone peuvent être plus élevées que pour d'autres opioïdes.