Avant le coup d'envoi des Jeux olympiques de Paris 2024, le Collectif Le Revers de la Médaille a alerté sur ce qu'il qualifie de « nettoyage social », dénonçant les expulsions massives de migrants et de sans-abri. Cette pratique, déjà observée lors de précédentes éditions des Jeux Olympiques comme à Vancouver en 2010 et Atlanta en 1996, soulève des préoccupations quant à la volonté de maintenir une image positive de l'événement.

En effet, le Collectif Le Revers de la Médaille, composé de 80 associations françaises, a vivement condamné ces expulsions, mettant en lumière une action qualifiée de « nettoyage social ». Paul Alauzy, coordinateur à « Médecins du Monde », a qualifié ces événements de « maltraitance de l'État envers les personnes les plus fragiles de notre société ».

Une vague d'expulsions avant les Jeux Olympique

Selon les données de l'Observatoire des expulsions de lieux de vie informels, entre le 1ᵉʳ mai 2023 et le 30 avril 2024, pas moins de 12 545 personnes ont été chassées de leurs squats à Paris, soit une augmentation de 38,5 % par rapport aux années précédentes.

Malgré la promesse du gouvernement de fournir 200 places d'hébergement pour une durée de trois semaines, la réalité sur le terrain est bien différente. Selon le journal Le Monde, de nombreuses personnes se retrouvent sans abri, certaines faisant même le choix de retourner vers l'Île-de-France par leurs propres moyens. La Fédération des Acteurs de la Solidarité déplore que certaines familles refusent de quitter Paris et reviennent systématiquement.

Balakrishnan Rajagopal, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à un logement digne, a récemment comparé les expulsions effectuées à Paris en vue des Jeux Olympiques à des actions similaires entreprises par d'autres pays, tels que la Chine et l'Inde, avant d'autres grands événements.

« Nettoyage social » : Des réponses insuffisantes des autorités

Dans cette situation, le Service d'Accueil et de Soutien (SAS) n'a pas bien arrangé les choses, en n'accueillant que 3 800 personnes pour une capacité totale de 7 000 places. En conséquence, plusieurs familles et enfants scolarisés refusent de quitter Paris. Selon les rapports, environ 1 500 enfants font face à des interruptions dans leur scolarité en raison des expulsions et des déplacements forcés.

Les associations rapportent également que les conditions d'accueil dans les hébergements temporaires sont souvent précaires, avec des témoignages de manque de nourriture, de soins médicaux insuffisants et de surpopulation. « Ils ne valent que pour des étrangers arrivés récemment sur le territoire et qui n’ont pas d’attaches », a commenté la Fédération des Acteurs de la Solidarité, soulignant que les mesures d'hébergement temporaire ne répondent pas aux besoins de la population locale expulsée.

Il convient de noter que le Collectif Le Revers de la Médaille était en contact depuis le 30 octobre 2023 avec le comité d'organisation des Jeux Olympiques (Cojo). Ce dernier, après plusieurs réunions, a affirmé ne pas avoir compétence sur les questions sociales d'urgence, renvoyant ainsi la responsabilité vers la Préfecture de Police de Paris.