Les pharmaciens en France sont appelés à entamer une grève des gardes durant le week-end de Pentecôte et à observer une journée de mobilisation avec fermeture totale des pharmacies le jeudi 30 mai. Plusieurs raisons sont évoquées derrière cette décision syndicale.

En effet, l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO) a lancé un appel à la grève des gardes du 18 au 20 mai, ainsi qu'à la fermeture totale des pharmacies le 30 mai. Les pharmaciens dénoncent notamment la persistance des ruptures de médicaments, avec près de 4 500 produits actuellement en rupture de stock.

Maryse Garenaux, présidente régionale de l'USPO, a exprimé ses préoccupations, soulignant que « la Ventoline était en rupture. Or, beaucoup de personnes utilisent ce médicament pour traiter l'asthme ». Cette pénurie de médicaments aggrave la situation et entraîne des agressions contre les pharmaciens, comme l'a déclaré la présidente.

« Je comprends que le patient ne comprenne pas, il a fait cinq pharmacies, il arrive dans la sixième et il n'y en a toujours pas. Pour lui, c'est sa vie, et certains explosent ».

« Une pharmacie ferme par jour en France »

Outre les ruptures de stock, les pharmaciens expriment également leur inquiétude concernant la baisse de leurs revenus. Selon le média CNEWS, en 2023, 300 pharmacies ont fermé en France, dont 36 rien qu'en janvier 2024. Maryse Garenaux a d'ailleurs témoigné de cette réalité.

« Dans notre commune, nous étions deux pharmaciens et il n'y a plus que nous : les anciens pharmaciens voulaient prendre leur retraite, ils n'ont pas trouvé de repreneur et la pharmacie a fermé ».

Selon elle, la vente de médicaments en ligne, notamment sur des plateformes telles qu'Amazon, est également un point de discorde. Elle a vivement critiqué cette pratique, la considérant comme une menace pour la profession. En parallèle, une pétition a été lancée pour sensibiliser les patients aux enjeux, avec comme principaux slogans : « Non aux pénuries de médicaments, non aux plateformes de vente en ligne de médicaments (type Amazon), non à la vente en grande surface des médicaments, non à l’entrée des groupes financiers dans les officines, non à la fermeture des officines ». Cette pétition a recueilli plus de 21 000 signatures depuis avril dernier.

Des négociations sont en cours entre l’Assurance maladie et les pharmaciens pour trouver des solutions aux préoccupations de ces derniers.